L’aspect psychologique de la chirurgie esthétique
Pour qu’une chirurgie plastique soit réussie, le candidat qui désire avoir quelques modifications doit avoir un profil psychologique adéquat. Dans le cas contraire, un patient qui ne possède pas ce genre de profil pourra être victime de graves excès de sa part et même de négligences de la part du chirurgien qui pourraient s’avérer fatales. Du côté du chirurgien qui opère le patient, celui-ci devra aussi faire part d’une très grande attention à l’égard de son client. Il devra, tant sur le plan technique que psychologique, faire part d’un très grand professionnalisme. Dans le cas contraire, le médecin pourra commettre de tragiques erreurs qui pourront gravement marquer le patient. Dans les deux cas, le patient sera la proie de graves méfaits psychologiques et il devra apprendre à vivre avec les conséquences qui s’y rattachent.
Dans le monde, plus de quatre millions d’américains eurent recours à la chirurgie esthétique, seulement en 1999. Etonnement, ce sont davantage les bienfaits psychologiques qui entraînent un tel engouement. La majorité des patients sollicite les services du chirurgien à cause d’une insatisfaction à l’égard de leur image corporelle. Aussi, plus de la moitié des mécontentements concernent les déformations de la silhouette. Mais, selon moi, cela est plutôt dû au fait de la mauvaise alimentation des nord-américains.
Dans notre société, qui confond souvent l’apparence avec l’être, l’allure générale et l’aspect physique revêtent une importance capitale à tous les niveaux de la vie sociale. Notre culture n’évalue pas les personnes que nous sommes, mais bien la minceur, la jeunesse et l’attraction. La pression qu’exerce la société sur le patient à atteindre un idéal inatteignable, poussent des millions de personnes, chaque année, à passer sous le bistouri. Plusieurs chirurgies coûtent des milliers de dollars et certains patients déboursent, pour leur intervention, peu importe le prix. Ces patients ne réfléchissent pas toujours avant d’agir, car ils sont très influençables et déterminés à atteindre leur but : la perfection. La perfection, cette fausse image que l’on voit à la télévision et dans les magazines. Sans même pouvoir l’admettre, nous portons en nous le fantasme inconscient d’une image corporelle idéale. À la base, il existe donc un stress ou une souffrance, qui peut miner l’estime de soi, compromettre les rapports avec autrui ou même les activités courantes. Etonnement, seul le désespoir fait que, devant la glace, le regard sur son propre corps amène une souffrance qui s’aiguise, jour après jour. Alors, l’amélioration de l’enveloppe charnelle engendre un véritable mieux être, tant moral que psychologique, chez l’opéré. En effet, la chirurgie plastique est souvent définie comme étant un acte chirurgicale qui soulage les malaises psychologiques. En atténuant les complexes, la chirurgie peut réconcilier certains avec leur image. De plus, la chirurgie esthétique peut contribuer au recul des syndromes dépressifs et à l’amélioration de la qualité de vie.
Lors du parcours de l’opéré, l’une des étapes cruciales est celle du premier rendez-vous avec son chirurgien plasticien. En effet, la première rencontre devra se dérouler parfaitement, pour que le patient soit en relation de confiance avec son chirurgien. En effet, parce qu’il ne supporte pas son profil, un patient peut décider de subir une importante opération avec une insouciance qui peut passer pour de l’inconscience. Par contre, le patient doit toujours garder en mémoire qu’il risque sa vie, pour une plus belle image.
Afin d’écarter les mauvais candidats, tant sur le plan physique que psychologique, un chirurgien doit faire preuve de tact et de psychologie. Bien que plusieurs ignorent les mauvaises situations, certains font preuve d’intelligence et repoussent gentiment les mauvais candidats. En aucuns cas, le médecin praticien ne peut aider un patient qui prétend devenir quelqu’un d’autre. Dans certains cas extrêmes, il devra même refuser la demande et conseiller un soutien psychologique. À mon avis, certains chirurgiens agissent de cette façon avec leurs patients, mais il est assuré que certains autres ne le font pas. Quelques chirurgiens, d’après moi, doivent seulement voir leurs patients comme une grande somme d’argent, qu’ils n’auront pas s’ils refusent de faire l’intervention souhaitée.
Un bon praticien doit toujours se rappeler que la chirurgie plastique a, elle aussi, ses limites qui tiennent à la réalité de la physionomie, de la morphologie et de la physiologie. Il doit aussi savoir que le corps a ses limites et ses raisons, que le fantasme et le désarroi psychologique ne connaissent pas. Le chirurgien rectifie un élément disgracieux qui empêche l’équilibre des formes et qui rompt l’harmonie du visage, ce qui permet au sujet demandeur de se réconcilier avec lui-même.
Certains dangers courent, lorsqu’on fait appel à la chirurgie plastique et c’est pourquoi le patient se doit de se renseigner. Il se doit de le faire, car plusieurs personnes exercent des techniques chirurgicales, sans être expérimentées. Plusieurs personnes se disent chirurgien, mais parfois elles n’ont même pas été formées. Aussi, plusieurs cas désastreux ne sont pas rapportés, car ils ont été pratiqués dans des cliniques privées. Le patient doit toujours se méfier et s’informer des nouvelles techniques dites plus sécuritaires, car le chirurgien reste inexpérimenté par cette nouvelle technique et personne ne connaît les risques de ces techniques.
L’anesthésiste joue un rôle moindre et est beaucoup moins présent pour le client, mais il détient une responsabilité tout de même très importante. L’opéré devra, encore une fois, établir une relation de confiance, mais cette fois-ci avec l’anesthésiste. Celui-ci devra expliquer au patient ce qui lui arrivera au cours de son anesthésie, quelle soit locale ou générale. L’anesthésiste devra aussi faire en sorte que le patient se sente en sécurité, pour éviter un état d’inquiétude.
Après l’opération, le patient vivra et goûtera à la vie d’une toute autre manière. Il verra les petites choses du quotidien très différemment. Il recevra plusieurs compliments de la part de ses proches auxquels il n’était pas du tout habitué. Une opération ne change pas fondamentalement la vie d’une personne, mais peut la chambouler par petites touches. La personne se sentira mieux avec elle-même et son estime augmentera considérablement.
Quand le patient n’a pas reçu ce qu’il voulait, c’est une toute autre chose. Certains patients vont faire soigner, sous le scalpel, qu’un gros doute de soi. Par contre, il arrive parfois que le résultat ne soit pas à la hauteur de ses exigences. Mais, d’autres consultent pour des motivations plus complexes, souvent inconscientes, selon les psychiatres. Dans ce contexte, une opération réussie techniquement peut causer une déception, voire une sévère dépression. La rectification du nez et l’augmentation de la poitrine sont les interventions qui causent le plus de déceptions. En modifiant ces parties du corps, le médecin se lance dans une entreprise hasardeuse.
Aujourd’hui, de plus en plus d’opérés se mordent les doigts d’avoir eu recours à la chirurgie esthétique. Selon les études scientifiques internationales, 5% des interventions se soldent par un mauvais résultat qui saute aux yeux, par exemple des cicatrices hypertrophiées, des seins franchement asymétriques ou des paupières qui ne ferment plus. Beaucoup de déçus, pourtant ni défigurés, ni victimes de ratages atroces, sont sortis de la clinique plus séduisants qu’ils n’y sont entrés. N’empêche, ils sont toujours aussi mal dans leur peau. Sur 200 personnes opérées en 1999, 20% se disent mécontentes du résultat, selon une étude menée dans trois hôpitaux de la région parisienne. Bref, de cette loterie certains patients sortent gagnants, d’autres, non.
En résumé, certains aiment, d’autres n’aiment pas et même parfois regrettent les résultats tant espérés. Tout de même, dans chaque cas, les patients devront apprendre à vivre avec leurs modifications, qu’elles soient à la hauteur de leurs attentes ou non. De plus, la relation que détient un patient envers son chirurgien devra être très rectiligne. De son côté, le chirurgien devra faire preuve de professionnalisme à l’égard de son patient, qui lui devra avoir des attentes restreintes aux possibilités que la réalité et la physionomie de son corps lui présentent. Celui-ci devra détenir des exigences qui demeurent dans l’univers du possible.